la taille-douce : qu’est-ce que c’est ?
Initialement, la taille-douce désignait la gravure au burin, utilisée notamment par les orfèvres. De nos jours, elle englobe tous les procédés de gravure en creux sur une plaque de métal. C’est à dire qu’un dessin, est créé sur la plaque, à l’aide de rayures et de creux, qui peuvent être microscopiques.
Par opposition à la taille d’épargne, dont les parties saillantes sont encrées, en taille douce l’encre remplit les creux.

Si le métal de prédilection c’est le cuivre, la taille-douce peut utiliser d’autres métaux, tels que le zinc ou le laiton.
La taille-douce : catégories
Les procédés de taille-douce sont divisées en deux catégories :
La taille directe.
- L’artiste grave directement la plaque de métal. C’est le cas de la gravure au burin, la gravure à la pointe sèche, la manière noire.

La taille indirecte,
- La gravure résulte de la morsure d’une solution chimique appelée « mordant ». L’eau-forte, la gravure au lavis, l’aquatinte, le vernis mou, la manière de crayon.

impression
L’impression est le point commun des procédés de taille-douce. En effet, la méthode d’encrage et le matériel utilisé sont les mêmes.
La création d’une gravure fait intervenir 2 acteurs, l’artiste qui crée la matrice, et le professionnel chargé de l’impression nommé « Taille-doucier ». Ces « artisans d’art« , responsables de la qualité des épreuves, sont en charge de toutes les étapes d’impression.
La matrice cuivre est recouverte uniformément d’encre et ce plusieurs fois, avec un coup de main propre à chaque « Taille-doucier ». Pour fluidifier une encre trop épaisse et éviter l’ajout d’huile, le cuivre est souvent chauffé.
Ensuite, l’encre en excès est essuyée, au chiffon puis à la main. Pour ce faire on utilise une mousseline de coton à tissage très lâche appelée tarlatane. Puis c’est le « paumage », finition à la paume de la main et au talc. Grâce à ces différentes étapes seules les rainures restent remplies d’encre.

Toutes les étapes d’impression d’une taille douce. Durée 1 minute 49 cliquez ICI
Alors, la plaque de métal est déposée sur une presse à taille-douce. Puis, le papier, après humidification, est posé et aligné sur la plaque. Finalement, il est pressé sur la plaque par la presse avec un rouleau très lourd. Enfin le papier est retiré délicatement, l’encre présente dans les creux a été transférée sur le papier.
La première épreuve est souvent un tirage d’essai, qui permet au graveur de contrôler son travail. Le cas échéant, après un tirage d’essai, la plaque peut être reprise pour éliminer les défauts repérés sur l’épreuve de contrôle. Les rectifications sont suivies d’un nouveau tirage de contrôle. Une fois satisfait, on imprime le « bon à tirer », c’est-à-dire le tirage de référence pour l’impression.
Pour les tirages limités, une fois que le nombre d’exemplaires est obtenu, le cuivre est barré doublement de façon à ne pas être réutilisé. Certaines œuvres nécessitent plusieurs encrages différents et donc plusieurs passages à la presse.
Vous êtes perdu dans tout ce vocabulaire ?
Dans cette terminologie qui s’avère être plus de tradition orale qu’encyclopédique, il est parfois compliqué de s’y retrouver. Pour vous aider, j’ai choisi de créer un petit outil qui vous éclairera.

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